Deux plumes de La Marseillaise à L’Huma

JOURNALISME Les locaux de « La Marseillaise » accueillaient, hier soir, Charles Silvestre et Jean-Pierre Léonardini, journalistes formés à « La Marseillaise » et plumes fidèles de « L’Humanité». Au détour de la présentation de leurs livres, c’est de vérité et de journalisme sensible qu’il a été question.
Dans la salle des rotatives de La Marseillaise, les journalistes Charles Silvestre et Jean-Pierre Léonardini ont évoqué hier soir, leurs carrières respectives à propos de la parution de leur livre, Fils d’Humanité et Qu’ils crèvent les critiques ! Arrivé comme bénévole à La Marseillaise à Avignon pour le premier, journaliste du jour au lendemain à Marseille, pour l’autre, ils ont ensuite effectué l’essentiel de leur carrière à L’Huma. « Le social et la culture » comme totem pour Charles Silvestre, et la « culture et le travail de critique » pour Jean-Pierre Léonardini.
Alors que L’Humanité est en redressement judiciaire, la rencontre a pris les allures d’une leçon sensible de journalisme où pour Charles Silvestre, « vérité et sensible » ne font qu’un.


Journalisme d’aujourd’hui« Il faut sonder les désirs et souffrances des gens qui travaillent durement, c’est ça le journalisme qui recréditera la presse » explique-t-il encore, après s’être remémoré son travail de reportage dans les grèves de Saint-Nazaire de 1967, où il était un « acteur dans l’histoire ».
Quant à Jean-Pierre Léonardini, il dénonçait l’altération du métier de la critique théâtrale, dans un temps de la réduction de la culture à la consommation, et de l’œuvre au produit. « S’il n’y a pas de débats, d’opinion, il n’y a plus de pensée » résume-t-il. Fervent défenseur de la langue et de la culture, il se présente comme un « journaliste artiste ».
À travers le souvenir des machines à écrire et des typomètres, revivait le monde d’une classe ouvrière oubliée et des gloires de L’Humanité. Comme la question actuelle de l’engagement du journaliste face au réel qu’il décrit.
Par Esther Michon
Magazine et culture