A l’invitation des Amis de L’Humanité, débat avec
Thomas Piketty et Frédéric Lordon
« La propriété ? »
Vendredi 31 janvier, à 18 h 30 (ouverture à 18h) à la bourse du Travail de Paris (salle Eugène Hénaff, 29 boulevard du Temple (angle de la rue Charlot), métro République).
Ils ont en commun d’avoir refusé l’enfermement des labos de recherche pour s’engager dans le débat public. Thomas Piketty creuse avec acharnement la question des inégalités. Soucieux de faire partager le fruit de son travail, il parvient, grâce à un remarquable effort d’écriture à faire passer des pavés de 1200 pages pour des livres de chevet. A l’étroit dans une matière, l’économie, qui se rêve une science dure, Frédéric Lordon se pique de philosophie. Il revisite Marx et Spinoza. Si ces livres restent peu accessibles au grand public, de Nuit debout aux usines en grève, il sait chauffer les AG.
Ni l’un ni l’autre ne se satisfont de la société actuelle. Ils veulent la transformer, ou tout au moins fournir des armes intellectuelles aux forces sociales qui s’y attèlent. Pourtant, de l’analyse des causes de l’inacceptable aux solutions de son dépassement, tout les oppose. Frédéric Lordon réaffirme la nécessité de sortir du capitalisme, l’inéluctabilité d’une révolution. Il prévient que le capital ne va pas « gentiment rendre les clés ». Thomas Piketty veut refonder la social-démocratie, mais prévient pourtant que ce ne sera « pas un processus paisible ». L’un et l’autre ont mis au cœur de leur réflexion la question de la propriété privée, de son lien avec le pouvoir et la domination. Mais de quoi parlent-ils l’un et l’autre ? Des patrimoines privés ou du capital comme rapport social ? Du pouvoir de l’argent dans la société ou d’un mode de production qui a formaté la société à sa main ? Faut-il exproprier, taxer, nationaliser, socialiser, permettre aux salariés de cogérer les entreprises ? Peut-on s’en sortir en multipliant les expériences locales de coopératives ou d’autogestion ? Peut-on ainsi éluder la question de la prise de pouvoir ?