Actualité des marraines et parrains

Exposition Hervé Di Rosa – Le Passe-Mondes 28 février – 26 août 2024 Le Centre Pompidou présente les œuvres d’Hervé Di Rosa ayant fait l’objet d’une importante donation. Centre Pompidou, Place Georges Pompidou 75004 Paris

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Entretien avec Hervé Di Rosa.

Exposition Pierre Buraglio – Mon Ithaque 1 février 2024 – 16 mars 2024 Galerie C e y s s o n & B é n é t i è r e, 23, rue Renard 75004 Paris

Gilles Perret : « J’aime quand les gens relèvent la tête et demandent de la dignité »

Après un documentaire questionnant la précarité des femmes de ménage, Gilles Perret revient, ce mercredi 31 janvier, au cinéma, avec la Ferme des Bertrand, une œuvre poignante retraçant la succession de trois générations sur une ferme en Haute-Savoie. Le tout sur fond de crise agricole sur laquelle il livre son analyse au moment où les agriculteurs se mobilisent.

Hasard du calendrier, la nouvelle œuvre du réalisateur Gilles Perret, la Ferme des Bertranddiffusée à partir de ce mercredi dans les salles obscures, résonne comme un écho au mouvement de révolte agricole actuel. Sans nostalgie, ni exagération, le spécialiste du documentaire social pose sa lentille sur les conditions de travail de paysans en Haute-Savoie, et en profite pour émettre ses réflexions sur la colère des agriculteurs.

Pouvez-vous nous expliquer la genèse de ce projet ?

C’était naturel pour moi. J’ai toujours été voisin de la ferme des Bertrand, je leur avais consacré mon premier film documentaire, en 1997, à un moment où je n’étais pas encore réalisateur. Je connaissais les trois frères par cœur. Lorsque le moment est venu pour ces trois agriculteurs célibataires de transmettre leur exploitation à leur neveu, j’ai décidé de les filmer pendant un an, suivant l’approche d’un documentaire, pour leur donner la parole et faire un film authentique.

Dès le départ, le but a été de réaliser une œuvre à hauteur d’homme, à la fois dans l’intime ou sur les lieux de travail. Puis, quand Hélène m’a dit qu’elle partait à la retraite et qu’elle songeait à utiliser des robots pour s’occuper de la traite des vaches, là je me suis dit qu’il ne fallait pas rater le coche. Je suis reparti avec la caméra, et je l’ai filmée. Ce film a d’ailleurs le mérite de suivre la ferme sur cinquante ans, avec la chance d’avoir des archives de Marcel Trillat, ce qui n’existe pas ailleurs.

Votre film sort en salle alors que le territoire est frappé par des rassemblements d’agriculteurs victimes de la hausse des taxes et de la volatilité des prix agricoles. Pourtant, il dépeint a contrario une agriculture laitière viable, attrayante et protégée des forces du marché grâce à son appellation d’origine protégée (AOP) Reblochon. Vouliez-vous que cet exemple soit porteur d’espoir pour les paysans ?

Ça l’est en tout cas pour moi. Je pense que c’est un modèle à envisager dans les discussions aujourd’hui. Mais c’est un exemple qui va au-delà de l’appellation Reblochon. Chaque territoire a des contraintes météo, géographiques et climatiques différentes. Donc, il faut absolument des mesures adaptées à chacun.

On ne peut tolérer des concurrences déloyales, que ce soit entre un paysan de l’Arizona, un paysan africain et un paysan finlandais. C’est là que les appellations jouent un rôle important car elles reconnaissent les spécificités du territoire. Pour nous, en Haute-Savoie, ce sont les pentes, la montagne, le climat, la neige.

Si ces paysans entraient en concurrence avec tout le reste de la production laitière, il y a longtemps qu’ils n’y en aurait plus en montagne. Donc, je pense qu’il faut permettre des règles dans le commerce en fonction des contraintes de production des uns et des autres.

Quelle réflexion portez-vous sur le mouvement agricole actuel ?

Je suis plutôt content de ce mouvement. J’aime quand les gens relèvent la tête et qu’ils demandent de la reconnaissance, de la dignité et qu’ils ont le courage de sortir. C’était pareil pour les gilets jaunes. Quand ils sont sortis, on les a traités de fachos, de racistes, d’incultes, de violents… Mais ce n’est pas ce qu’on a vu sur les ronds-points. Il y avait de tout. Là, je pense qu’il y a une richesse des profils car il y a un vrai malaise dans le monde agricole.

Le fait d’observer ces individus exprimer haut et fort leurs préoccupations libère, à mon avis, une force importante. Cela permet de se sentir moins seul. C’est un fait malheureusement triste mais le monde paysan est isolé. Les fermes ont grossi avec le temps mais les agriculteurs restent esseulés. Les risques de suicide viennent de cette solitude-là. Cela étant, je ne suis pas dupe. Je me doute de la manipulation qu’il peut y avoir derrière ce mouvement. Mais cette mobilisation doit être observée dans sa globalité. Je me réjouis que la grande distribution soit mise en accusation, que les accords de libre-échange soient pointés du doigt, même si ce n’est pas forcément le syndicat qui a le plus lutté contre ça. Mais on voit au moins à peu près clairement quels sont les gros enjeux. L’augmentation des prix de l’alimentaire pour les consommateurs représente 10 %, la baisse de revenus des paysans est aussi de 10 % alors que, pendant ce temps, la grande distribution augmente ses marges. Pas besoin d’avoir fait Saint-Cyr pour comprendre où est le problème.

« Le Voyage en pyjama » : Pascal Thomas filme l’amour en roue libre

Avec la légèreté et le goût du bonheur qui sont sa marque de fabrique, Pascal Thomas a filmé un road-movie amoureux à bicyclette.

Victor, professeur de littérature, en congé sabbatique, a une année devant lui pour se livrer à ses deux passions : l’amour et la prédiction météorologique. Il enfourche son vieux vélo pour aller d’un bourg à l’autre, croisant au fil de ses pérégrinations des anciennes et nouvelles amours, des maris un brin jaloux mais pas trop, un ancien prof de latin devenu gentleman cambrioleur (Pierre Arditi, drôlissime), une grand-mère, formidable Anny Duperey, qui convoque son petit monde à la répétition générale de sa mise en bière. À l’aube de la quarantaine, Victor est à un point de bascule. Finira-t-il par trouver ce qu’il cherche, ne sachant pas très bien où tout cela l’emmènera ?

Au fond, Victor est un dilettante qui s’assume, un amoureux des femmes, de la littérature du XIXe siècle, des poètes, des rencontres improvisées et des coups de foudre improbables. Alors il avance sur des petites routes départementales, trouve toujours un vieux banc accueillant sur une place de village pour souffler un peu. Comme dans la chanson, Victor se sent pousser des ailes, avec ou sans Paulette. Quitte, parfois, à se les brûler. Devant un tribunal qui réunit toutes ses conquêtes, le voilà qui doit rendre des comptes sur sa vie amoureuse.