Capteurs de signes, porteurs de paroles, de révoltes, d’utopies – pour ceux qu’exaspère l’ordre meurtrier du monde, la poésie est affaire d’engagement existentiel. Ernest Pignon-Ernest multiplie les interventions en compagnie de grands poètes…
Considéré comme le précurseur de l’art urbain, Ernest Pignon-Ernest fixe ces rendez-vous éphémères dans des lieux précis qui déterminent et donnent sens à la rencontre avec le poète qu’il a choisi de représenter. Quand le temps finit par effacer les images collées dans les rues de Paris, de Santiago ou de Ramallah, ne restent que des croquis, des dessins, des esquisses préparatoires et quelques photos-témoins. Ce sont ces traces qui, se trouvant rassemblées, forment alors le corpus d’une exposition.
La Maison Jean Ferrat accueille cet été à Antraïgues Ceux de la poésie vécue, hommage fervent à19poètes insoumis. Ce projet est né, comme tant d’autres, de l’amitié qui lie Ernest Pignon-Ernest au poète et voyageur André Velter.
Leur livre, dédié aux “vrais décrypteurs de la vie”, est une création à quatre mains faite d’échos partagés, d’inspirations réciproques, d’engagements communs. Et quand, à ce travail d’artistes, s’ajoutera en résonnance la virtuosité d’un immense musicien, le rendez-vous deviendra encore plus exceptionnel : car Ceux de la poésie vécue seront réunis le temps d’un récital, au cours duquel les lectures d’André Velter seront accompagnées à la guitare flamenca par Pedro Soler. Il sera sans doute question au premier chef de Flamenco, de duende, de Garcia Lorca… mais sans que les autres compagnons soient en rien oubliés.