Première réussie pour le Printemps du livre
Le premier salon du livre des Amis de l’Humanité et de l’association Paroles et Papier était forcément militant, mais a attiré du monde ce samedi 30 mars.
A la mi-journée hier, les organisateurs du premier Printemps du livre de Romorantin étaient déjà heureux. « On a déjà eu au moins une quarantaine de personnes ce matin. On a 13 auteurs dont une belle tête d’affiche », souriait Jean-Claude Delanoue, président des Amis de l’Humanité du Loir-et-Cher, association organisatrice avec Paroles et Papier. La tête d’affiche, c’est Maryam Madjidi, prix Goncourt du premier roman en 2017 pour « Marx et la poupée », et candidate sur la liste du PCF aux élections européennes.
Même si le salon, organisé à la salle Beaulieu du musée Matra, était engagé, le but des organisateurs était « de donner la possibilité aux citoyens d’accéder à la culture ». Les auteurs se retrouvaient tout de même autour d’une idéologie similaire. « C’est clair qu’il y a des convictions, des valeurs communes. Ce n’est pas un salon classique, où les auteurs viennent pour se faire voir, mais un salon qui permet de véritables échanges, c’est très convivial », explique Maryam Madjidi.
« De véritables échanges entre auteurs »
A ses côtés, un autre sympathisant du parti communiste, Valère Staraselski, dont le dernier ouvrage, « Le Parlement des cigognes », a reçu le prix Licra 2018. « Ca parle des Juifs qui se cachaient dans les bois en Pologne en 1940. On touche à l’actualité, avec un retour de l’antisémitisme », explique-t-il. Pour lui aussi, un salon militant n’est pas un problème. « Beaucoup de communistes ont organisé des salons du livre après la guerre, pour lutter contre l’impérialisme culturel américain. Par ailleurs, la littérature est aussi un moyen de comprendre le monde, comprendre une époque. » Même sentiment pour Jean-Claude Sandrier, ancien maire de Bourges, auteur de George Sand, le parti du peuple » : « Ca ne change rien que ce salon soit politique. On a tous besoin de revenir à des idées progressistes ». Ces trois auteurs ont participé à une courte conférence sur leur façon de mêler littérature et engagement politique. L’histoire était aussi au cœur de ce premier Printemps du livre, avec de nombreux auteurs historien. C’est le cas d’Henri Letourneau ancien professeur à Romorantin et Vierzon, et auteur d’ouvrages sur la porcelaine du Berry, ou encore la guerre 14-18. Pour lui, l’engagement politique n’a aucun impact sur l’œuvre. « Je ne cache pas que je suis engagé, mais je ne fais pas de littérature engagée. La politique ne voit pas forcément dans mes livres », explique-t-il. D’ores et déjà, les organisateurs pensent à l’avenir. Ils veulent pérenniser le salon « en faire un rendez-vous annuel ».